Thursday, February 16, 2012

China on international arena

La Chine est à l'extérieur une puissance du statu quo, hyperconservatrice. La scène internationale idéale pour Pékin : un monde où aucun régime ne change ! Héritière du maoïsme, la République populaire de Chine abhorre révoltes, révolutions et autres guérillas, tout ce qui, d'une façon ou d'autre, peut venir perturber l'ordre international et, par ricochet, son propre développement.

La Chine a sacralisé le principe de souveraineté des nations : elle est contre les sanctions économiques (à de très rares exceptions près) et contre toute ingérence militaire. Ce n'est pas seulement le désir de se protéger elle-même des critiques contre la politique qu'elle mène à l'intérieur de ses frontières, au Tibet et au Xinjiang, notamment. C'est aussi une vraie prudence, le souci de digérer une puissance économique si rapidement acquise et qu'elle ne sait, ni ne semble d'ailleurs vouloir transformer en prépondérance politique (sauf en mer de Chine méridionale).

C'est encore le privilège qu'elle s'accorde ainsi de bénéficier d'un ordre international qui lui a profité sans qu'elle ait à y contribuer : qu'il s'agisse de la lutte contre le terrorisme, du combat contre la prolifération nucléaire ou de la stabilité du Proche-Orient, la Chine ne fait rien, ou presque.

Elle s'étonne qu'on ose lui reprocher cette passivité succédant à l'activisme révolutionnaire maoïste. "Il y a certains étrangers au ventre plein qui n'ont rien de mieux à faire que de nous pointer du doigt", a lancé M. Xi, à un parterre d'Occidentaux lors d'une conférence à Mexico, en février 2009. "La Chine n'exporte pas la révolution, ni la faim ni la pauvreté, pas plus qu'elle ne vous flanque la migraine", a-t-il poursuivi, avant de lancer : "Alors, qu'est-ce que vous voulez de nous ?"

Barack Obama lui dira gentiment qu'il veut une Chine plus active sur la scène internationale, notamment au Proche-Orient ; une Chine qui participe à la lutte contre la prolifération nucléaire en ne torpillant pas les sanctions contre l'Iran ; une Chine moins suiviste à l'égard de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU ; une Chine plus enthousiaste dans la lutte contre le réchauffement climatique, etc. L'Amérique veut plus de Chine, pas moins.

Alain Frachon
LeMonde

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